L'exploration de la culture vietnamienne, à la fois fascinante et distinctive, agit comme une source d'enrichissement presque addictive. Les accros n’ont aucune envie (et aucune raison) de se défaire de ce bonheur à portée de main.
Au cœur de la tendance de l'ultra-court (comme les réels instagram, Tik Tok), Agathe et Robin ont choisi de réaliser un court métrage de 30 minutes sur la vie au Vietnam afin de partager leur voyage avec leurs proches. Les deux étudiants français, sont venus au Vietnam grâce à un échange universitaire.
La vidéo s'ouvre sur une scène pittoresque au bord d'une rivière, où un homme prépare sereinement une tasse de café à bord de bateaux se balançant doucement sous l'effet des vagues. C'est le marché flottant de Cân Tho. La première image d'Hanoï dans la vidéo, captée par les yeux curieux des deux étudiants, dévoile une facette inhabituelle de la ville, sans la présence du lac Hoan Kiêm, du mausolée de Hô Chi Minh ni du vieux quartier. Elle évoque plutôt l'image d'une femme entourée d'une myriade de canards.
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Photo extraite de la vidéo d’Agathe et Robin.
Avant leur premier voyage au Vietnam, divers stéréotypes occupaient leur esprit.
Pour Agathe, le port du débardeur ou de la jupe semblait impoli. De son côté, influencé par les représentations cinématographiques et littéraires européennes, Robin imaginait le Vietnam comme un pays au caractère très militaire. Durant leurs deux mois d'exploration à travers le Vietnam, ils ont parcouru le pays du nord au sud afin de saisir la réalité de la vie vietnamienne. À la suite de leur périple, Agathe a confié: « J'aurais grand plaisir à y retourner », tandis que Robin a exprimé: « Oui, une fois qu'on y a goûté, on devient accro ».
Mais qu'est-ce qui rend si captivants le vendeur de café sur le marché flottant et l'éleveur de canards?
Analysons les sources de cette fascination
Pour créer une vidéo qui touche les gens en plein cœur, les réalisateurs ne nécessitent pas seulement des connaissances et des compétences, mais aussi de l'amour, la clé du succès. Comme le dit l'idiome français: « À force de le voir, on finit par l'aimer » (Lửa gần rơm lâu ngày cũng bén). Cependant, plus de 10,000 kilomètres séparent la France et le Vietnam.
Sur le plan géographique, l'avènement d'Internet a considérablement réduit cette distance équivalente à un quart du monde, accessible en quelques clics. Les internautes du monde entier peuvent explorer le Vietnam à travers les médias de masse, les photos partagées sur les réseaux sociaux et les contenus médiatiques.
Max Vin, un Français vivant au Vietnam, est passionné par les motos et les voitures. En observant les motocyclistes au quotidien, il découvre des similitudes qui l'inspirent à écrire des récits captivants sur les caractéristiques des Vietnamiens. Ses descriptions sont le reflet de ses observations, donnant naissance à la page fan intitulée « What your xe máy says about you » - une page qui renferme un trésor de la culture motocycliste vietnamienne. Cette idée suscite l'intérêt des internautes vietnamiens, et elle conquiert également une grande partie des lecteurs étrangers après le succès du premier article.
Max Vin à côté de son moto.
Hang Xom Tây, créé par Nguyên Phuong Anh avec son groupe, est un projet de communication. Son utilisation du contenu au sein des médias prend pour axe central les récits issus de la vie des Vietnamiens. Selon la fondatrice, l'impulsion derrière la création de ce projet découle d'une question fondamentale: « Pourquoi ne pas développer un projet permettant aux étrangers d'apprendre la culture vietnamienne directement auprès des Vietnamiens? »
Phuong Anh et l'équipe du projet Hang Xom Tây.
Après 6 années d'existence, la chaîne YouTube principale de Hang Xom Tây a attiré 300,000 abonnés, cumulant un impressionnant total de plus de 80,000,000 de vues. Ce qui rend cette chaîne spéciale, c'est la présence de nombreux participants étrangers, chacun apportant des perspectives diverses. Cette diversité permet d'explorer tous les aspects de la culture vietnamienne, mettant en lumière sa richesse et sa variété.
En plus des ressources accessibles en ligne, il est souligné que les programmes d'échanges universitaires offrent l'opportunité de découvrir la culture vietnamienne, à l'instar d'Agathe et Robin. Les établissements scolaires peuvent servir de moyen de transmission de la culture vietnamienne.
Trân Dang Khoa, un professeur de vietnamien à l'Université des Sciences Sociales et Humaines de l'Université Nationale de Hanoï, en est un exemple. Outre ses cours, il guide également ses étudiants à travers les sites culturels de Hanoï pour une immersion complète dans la culture locale.
Le festival des cinq villages de Moc, qui se déroule le long de la rivière Tô Lich à Hanoï, a lieu tous les cinq ans. À l'occasion de cet événement, Khoa a emmené son étudiant japonais y participer. Selon lui, cette occasion lui a offert la chance d'observer la langue vietnamienne dans son utilisation quotidienne, même à travers les panneaux d'affichage. Il croit fermement que ces expériences locales constituent également des ressources précieuses pour l'apprentissage de la langue et de la culture vietnamiennes.
Le professeur Trân Dang Khoa en vêtement traditionnel avec ses étudiants étrangers lors d'une visite au Musée d'ethnologie du Vietnam.
Toutefois, Agathe et Robin, en effet, ne connaissent pas l’histoire de Max Vin, de Hang Xom Tây et le professeur Trân Dang Khoa.
De ce fait, il semble que les 3 choses ci-dessus ne semblent pas être la réponse à la question de ce qui provoque « l’addiction ».
Les vietnamiens, la réponse parfaite!
Tout au long de cette vidéo de de 30 minutes, les différents peuples et de leur vie quotidienne à travers le Vietnam, du Nord au Sud, sont mis en lumière, Agathe a partagé: « J'ai conscience que le format que nous proposons est légèrement différent de ce qu’on peut trouver, nous avons réalisé un court métrage de 30 min, avec uniquement des plans et du son mais sans voix off ».
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Agathe et Robin, deux étudiants étrangers dans le voyage au Vietnam.
D’après Agathe, la première chose à faire pour s'imprégner de la culture, c’est d'apprendre la langue. Ensuite, il est incontournable de comprendre la manière de penser, la manière d’être poli et respectueux des traditions.
En réalité, l'élément central de toute culture est l'humain. Partageant cette opinion, non seulement Max Vin, mais aussi Phuong Anh, à travers son projet, transmettent: « Pour moi, le contenu que nous produisons est entièrement axé sur le peuple vietnamien ».
À travers des visites au Musée d’histoire du Vietnam, le professeur Trân Dang Khoa pense qu'il s’agit d'une solution efficace pour montrer la vie du peuple vietnamine réaliste et intuitive. « La culture s'incarne dans l'humain. L’humain est l’auteur et le but de la culture » - constate Trân Dang Khoa.
Dans l’esprit d’Agathe: « La culture vietnamienne, c’est avant tout les gens, les vietnamiens ».
- Thu Huyền, Minh Đức -